Poète, Comédienne & Danseuse

L’ARCANE SANS NOM
Aujourd’hui je fête ma fin…
Les treize coups BATTENT L’HEURE
et mes créatures
tournent à l’acide providentiel
sur les cadrans sans aiguille
dans le compteur fiévreux de ma tête
En PAPESSE
entre les rayures de mes mains
je m’exile des cycles carnivores
car je suis marchande d’aurore
costumée dans mes origines
vouant des cultes d’IMPÉRATRICE
aux cosmogonies crépusculaires
Sur mon Tarot d’énigmes
aux providences d’aquarelle
Je suis temporairement
assise sur mon trône d’EMPEREUR
et expérimente
le morcellement linéaire
Endimanchée
sous une empathie de PAPE
Je suis L’AMOUREUX transi
aux fulgurances clandestines
et conduis
mon CHARIOT
rempli d’amours apatrides
avec dessus des tissus de JUSTICE
rapiécés au cœur
Tel un mythe fugitif
sur les fêtes d’asphalte
en confettis de bitume
Je renverse à coup de Bâton
nos carnavalesques distances
et pourfendrai à la Lame
les entailles du ciel
pour me rassembler
en HERMITE
dans le fiel de notre recueillement
Cavalier converti en Reine
Pénélope décompte ses peines
sous les assauts des messagers
En attente de tes nouvelles
affairée sur mon tissage spirituel
J’ai si soif d’appétits en mouvement
qui se meurent en respirant
Allez tourne princesse
ma ROUE DE FORTUNE
puisque tout me FORCE à dompter
mes tourments
Et aujourd’hui je fête ma faim…
L’œil renversé
le regard sur les talons
sus-PENDU à nos funéraires renaissances
j’entends
entre le soupir des foules
ton message hérétique
aux prophéties façonnées
Sache mon Roi que ma Coupe est pleine
et je sens tes combustions
creuser au fond de mon ventre
des orgasmes carnassiers
aux biles noires ascensionnelles
LA MORT est racoleuse
je la paie en As de Denier!
Pleine de largesse
Aujourd'hui je fête ma fin...
Encore nouée à ton arbre
J’espionne
LA TEMPÉRANCE du ciel
à ouvrir son aile
Lascivement étendue
sur le brasier de nos désirs asexués
en sursis
je porte le masque
d’un DIABLE féminisé
Enfermée dans ma TOUR
révulsée de pierres
aux vulgarités souterraines
ma vie entière vient de s’éjecter !
Sans fondation étrangère
sur les murs de l'éther
Je dévore les ÉTOILEs
sous le crissement des LUNEs
et les spasmes de SOLEIL
qui révulsent enfin mes nuits
Tu sais mon amant
que ton JUGE MENT
Alors à la manière du MAGICIEN
je porte
à bout de phalanges
des valises d’incivilité
ouvertes sur le MONDE
Car comme LE FOU j’avance
Superstitieuse
sur ma treizième ligne...
puisque je reste et demeure un ARCANE SANS NOM
(en perpétuelle évolution)
POÈME: Natalia Soreyn
PHOTOGRAPHIE: Jean-Denis Gil