Poète, Comédienne & Danseuse

fIGURE DE sTYLE
Regarde bien mon œil parler
confinée dans mon enclos à cordes
les phalanges grimaçantes
balafrées de rimes
sur la rixe de tes mimes
j’allonge sous le rituel de mon bras
des stratégies d’uppercuts
percutant l’argot de ton ring
car sous la plume de ma rétine
le cygne est noir
le poing assaillant
d’un oiseau rare
Avance-toi et regarde encore mon œil parler
la bouche hermétiquement raturée
j’ai le sang froid mais la mémoire chaude
je prends des droites mais n’oscille
pas sous l’ignorance de tes crochets
car j’ai des enflures d’éloquence
sous mes gencives incisées
Le verbe est une arme puissante
qu’il faut savoir manier
Combative
je ne serai jamais sous la subordination de ton sujet
car sous mes parades oculaires
aux pupilles écorchées
je suis dans la peau du loup
qui finit par aimer les attaques
et mépriser les caresses
Qui frappera affaiblira...
Injectées sur le bord de la route
les buses se taisent pour respirer
laissant le brouillard percuter
à leur place les ombres
qu’elles iront bientôt becqueter
Viens et ouvre ma tête pour observer
l’envergure de mes assauts
aux mouvements de fixité
tel un métronome
au tic-tac langagier
une main de somnifère sous un gant de calembours
aux phalanges franches
sous mon regard ganté
j’ai l’âme de l’anima-lettré
des pourparlers de bêtes affamées
qu’il est impossible de décourager
car au pied de mon arbre
constellé d’ancêtres
j’ai mille grammes d’expériences
creusés sous mes tranchées
que les séismes généalogiques
n’ont jamais déraciné
Silence
Le combat est un recueil d’observation…
Au fond de ta caverne
des allées-gorilles cloisonnées
regardent tétanisées la mobilité du monde
et devinent des occis-morts éraflés
aux funestes gaités
l’anachronisme de tes feintes
à la mâchoire effacée
par tes fissures de style
aux alités-rations inquiétées
et se demandent apeurées
« Pour qui sont ces coups qui cognent sur nos têtes ? »
L’affrontement est une parodie que la parodie déplore
sur la défensive
je ne resterai pas évasive
durant le temps réglementaire
que tu crois m’accorder
sache que le tien est arbitraire
et sera prochainement épuisé
Alors tu peux toujours masquer ma bouche
pour mieux me fixer
consciente que sur terre
je ne suis qu’un passager
libre de boxer sur tes incohérences
par le biais de ma pensée
Et je cogne sur tes mots jusqu'à ton prochain KO
Et je cogne sur tes maux jusqu'à ton prochain KO
POÈME: Natalia Soreyn
PHOTOGRAPHIE : Gary LM