Poète, Comédienne & Danseuse

DouBle JE
TU crois me voir telle que je suis…
MOI l’étincelle d’un monstre
l’éclipse d’un diable
partagée en nombre
aux symétries braconnières
tracée au compas de lumière
empruntant aux cercles
des circonférences identitaires
JE calque mes frontières
sur les répliques de ma chair
pour nEGOcier mes contours
et voiler aux autres
les noirceurs de mon parcours
À plusieurs
JE m’invente des créatures d’allEGOrie
dansant sur le mécanique reliquaire
des orgues de barbarie
des sosies d’individualité
aux gestes engloutis
qui hantent les courbures de mes nuits
Dans ce bal truqué des ombres
sous ma doublure cloisonnée
aux EGOuttures de grossièretés
JE manifeste l’inconvenance
marquée du sceau de mon ambivalence
TU crois me voir telle que je suis…
MOI et mes fécondités métaphoriques
aux multiples formes synonymiques
maquillées sur l’angélisme de mon œil noir
pourtant masqué
par l’hydre de mon EGOïsme fumoir
Sous mes dévorations tissulaires
dentelées sur ma surface gémellaire
j’insuffle mon reflet
qui se cache derrière mon portrait
et nEGOcie l’artifice de mes abymes
sur la scène de mes représentations
Devant les segments de ma silhouette
JE est un imbécile
qui crache sur ses résonances
dénudant la marque de l’usurpation
pour texturer le monde selon ses impulsions
Dans ce JE de miroir
aux accidents de parodies
JE m’observe en mouvement
EGOsillant sous mes inventions
tous ces êtres de trafic
aux postures d’imposteur
qui ne portent pas de nom
Dans le sommeil pronominal de mon reflet
sur les splendeurs de mon écho réprimé
JE suis le sujet de mon propre verbe
et mEGOtte des dialogues de jumeaux
sur des écrans de fumée
ébruitant des homicides de fables
à des passagers rectilignes
victimes de l’infondé
Et sous le déclin du jour
dans mes narcissiques pourtours
MOI et mes EGOtiques diversités
iront refléter
sur l’irisation de ton regard illusionné
le prisme de mes dualités
au sein de mon unité
POÈME: Natalia Soreyn
PHOTOGRAPHIE: Gary LM